« Le jeune Claude Debussy n’a que 19 ans en 1881, année de la création de Mandoline, et déjà cet élève de César Franck marque les esprits par l’imaginaire de sa musique originale et profonde où souffle un vent de liberté. […] L’œuvre débute sur les cordes à vide de la mandoline et développe rapidement une mélodie évoquant la Florence ou il séjourna quelques mois auparavant. Découragé par les mots de Llobet d’écrire pour la guitare, Debussy pourtant sensible aux cordes pincées, […] évoque la mandoline dans plusieurs compositions pour piano ou orchestre. Génie absolue, son style moderne constitue une véritable révolution musicale qui sera décisive au vingtième siècle ». Vincent BEER-DEMANDER
« Composée pour mandoline ou instrument mélodique et piano, Pièce trouve sa genèse dans une vocalise commandé à Gabriel Fauré vers 1920 par un éditeur désireux de réunir dans un recueil de vocalises les plus grands compositeurs français. L’auteur de Mandoline, célèbre mélodie sur le poème éponyme de Verlaine, décide ensuite de rebaptiser cette vocalise Pièce dans une version instrumentale particulièrement apprécié des salons musicaux parisiens de l’époque où la mandoline se fait remarquer. On y trouve l’évocation de la Venise dont Fauré est passionné, l’originalité, la pureté et l’intériorité musicale qui font de ce compositeur le chef de file de l’École française du XXe siècle musical ». Vincent BEER-DEMANDER
« […] Francisco Tárrega entretenait des liens très étroits avec les guitaristes, bandouristes, mandolinistes, orchestre à plectre espagnols ou français et parmi eux le parisien Jules Cottin, auteur d'une célèbre méthode de mandoline encore usité de nos jours. C'est d'ailleurs aux frères Alfred et Jules Cottin qu'est dédiée l'œuvre la plus fameuse de Tarrega, le Recuerdos de l'Alambra, mélodie expressive composé entièrement en trémolo ». Vincent BEER-DEMANDER
« Considéré comme l’une des personnalités les plus importantes du monde de la mandoline en France, […] Concertiste, compositeur, éditeur et pédagogue, Les efforts de Laurent Fantauzzi sont récompensés par la création d’une classe au Conservatoire National de Musique de Marseille […] Marseille devient alors l’une des cités phare de la pratique de cet instrument si méditerranéen. (…] Fantauzzi nous lègue également quelques belles œuvres pour mandoline seule, mandoline et piano ou mandoline et guitare dont cette valse nostalgique Spleen paru dans le journal Le Plectre qu’il dirigeait et qui est dédiée à Antoine Peduto, son principal disciple ». Vincent BEER-DEMANDER
« Considéré comme l’un des plus grands pianistes de tous les temps, Franz Liszt est également un immense compositeur qui nourrit une passion pour l’Italie dont les « années de Pèlerinages » constituent à la fois un hommage à cette terre et un legs pour le monde de la musique. La tarentella extraite de cet ouvrage s’inspire des musiques populaires que le compositeur a pu entendre dans les rues de Naples. […] En 1824, un récital de mandoline et piano est donné à Londres par le mandoliniste aveugle Pietro Vimercati et Franz Liszt ! Il est plaisant d’imaginer que cette tarentelle qui s’adapte si bien à la mandoline ait pu être donnée lors de ce récital ». Vincent BEER-DEMANDER
« Novelletta constitue l’une des œuvres les plus réussie du grand mandoliniste et compositeur romantique napolitain Raffaele Calace. Elle est présentée ici dans sa version originale et développe une mélodie et un climat harmonique d’une grande finesse qui confère à l’œuvre un caractère singulier ». Vincent BEER-DEMANDER
« Cette pièce prend des allures de danse primitive autour de l'axe mi. L'homorythmie du début cède à un jeu d'accent, syncopes et polyrythmes, avant un final en scansions verticales. Un parfum du Sacre n'est pas loin ». Étienne ROLIN
« D'un mouvement répétitif et décontracté, un jeu polymodal en sol se dessine. Modes doriens, éoliens et lydiens se manifestent. Un passage en ré, pôle de la dominante, relance l'élan vers le final en sol M / min. Voici un clin d'œil à Philip Glass et l'économie de moyens ». Étienne ROLIN
« Un solo pentaphone en évocation des Oiseaux Tristes du compositeur basque, amène les trois partenaires sur un discours harmonique ponctué par quintes et mouvements parallèles. Une fin en harmonique offre une légèreté bienvenue ». Étienne ROLIN
« Cet hommage à Webern représente l'essence même du titre de l'ensemble des pièces. À chaque membre du quatuor sont confiées 3 notes à développer progressivement. Mais les machines doivent un jour se détraquer ! Le jeu sur l'espace par les grands intervalles septièmes, neuvièmes et l'indispensable triton, donne ce sentiment d'intense apesanteur tonale ». Étienne ROLIN
« Pour conclure ce cahier de quatre hommages, j'ai souhaité regrouper sous forme de flashback, les caractéristiques des morceaux précédents. Répétitions de cellules harmoniquement denses crées un univers de minimalisme en changement organique et continu. L'articulation par axes autour de si et de mi éclaire la partie centrale avec la guitare au premier plan. Le final qui installe un certain calme est un clin d'œil au moment éthéré du troisième hommage à Ravel ». Étienne ROLIN
« Dédiée à Christopher Solomon, le fils d’un couple d’amis de Johannesbourg. Malgré ses sept ans, il avait vécu beaucoup de choses et je lui avais promis que, de retour en France, je lui composerai un morceau de piano. La structure est conçue pour suggérer le manque par son déséquilibre volontaire. D’où le titre. Christopher vit maintenant aux USA avec toute sa famille ». Alain BARAIGE
« Une phrase d’une chanson de Jacques Brel est à l’origine du titre de cette pièce. – Mon enfance passa de grisailles en silences, de fausses révérences en manque de batailles – Ce morceau fût composé comme musique d’une pièce radiophonique et conçue pour piano et violoncelle. J’ai fait la réduction piano solo plusieurs années plus tard. Ce qu’elle exprime est intégralement contenu dans le titre ». Alain BARAIGE
« Un oiseau plane au-dessus de l’océan, il est rejoint par un autre oiseau. Ils volent de concert et à la main droite, on suit leurs mouvements dans le ciel tout en entendant le flux et le reflux des vagues à la main gauche. Beaucoup de personnes me citent les Gymnopédies d’Éric Satie à propos de cette pièce, mais mon inspiration vient d’un film japonais : l’île nue. À l’origine, il a été composé pour voix de femmes ». Alain BARAIGE
« La Suite Japonaise est une suite d’images sur la vie quotidienne des familles du vieux japon. Elle débute par une cérémonie solennelle à la japonaise et se termine par une rétrospective nostalgique de cette époque révolue qui laisse la place à un monde moderne ou le temps est compté… ». Takashi OGAWA