Mot du compositeur
Le 5 février 1949, mon père, Gontran Dessagnes, terminait de composer un Adagio pour Alto, en hommage à son propre père Paul, disparu pendant la 2de Guerre Mondiale, sans qu'ils n'aient pu se retrouver peu avant ce décès, l'un étant bloqué à Alger et l'autre à Cholet. À la voix grave de l'alto se mêlent plusieurs sentiments musicaux : sidération, inconsolable douleur, chagrin profond, révolte face à la mort, puis acceptation, sobriété, sérénité, et enfin élévation de l'âme.
Le 5 février 2003 naissait mon deuxième enfant, Corentin, petit garçon tant désiré, enfin là, devenu pour si peu de temps un jeune homme intègre, aux qualités de cœur rares, au dévouement humaniste sans faille vers l'Autre. Sans nul doute, la naissance de mon fils aura été le jour le plus heureux de mon existence : les émotions qui m'ont traversée allaient crescendo : incrédulité, puis allégresse, sentiment de joie ineffable, bonheur absolu, émerveillement, euphorie, transfiguration maternelle, plénitude, et enfin élévation de l'âme.
De ces deux évènements, aux points de départ (date) et d'arrivée (sentiments) communs, m'est venu le désir de composer une œuvre en réponse à celle de Gontran Dessagnes, comme son miroir opposé : la célébration de la Vie face à l'hommage mortuaire de l'Adagio sous forme de Tombeau, où l'alto, par sa nature éclectique et par ses multiples possibilités sonores, serait le trait d'union entre les deux créations.
Aussi, j'ai imaginé un Allegro pour Alto, dédié à mon fils Corentin, où toutes les émotions précédemment décrites seraient comme le squelette de l'œuvre, avec la représentation mentale suivante du rapport entre les deux compositions, sous forme de croix aux bras fléchés. L'Adagio recule vers la Mort, tandis que l'Allegro monte vers la Vie. C'était le schéma initial, quelque peu bousculé par le décès volontaire de Corentin le 13 novembre 2022.
Contrairement au premier projet, l'élévation de l'âme, résultante des deux œuvres, a donc été "sur" traitée dans l'Allegro en référence à la coda de l'Adagio, mais avec les variations nécessaires à traduire l'énergie vitale consécutive à la thématique générale. Le rapport se conforte comme celui d'une sorte d’” Épiphanie des compositions", celle de mon père servant de terreau fertile à mon imagination.
Je dédicace également cet Allegro à l'altiste Sophie Mangold, brillante interprète qui a œuvré avec talent à la redécouverte de l'Adagio de G. Dessagnes, recréé au Théâtre Dullin de Chambéry le 25 juin 2022. 
                                                               Marybel DESSAGNES
Infos générales
- Titre : Allegro
- S/Titre(s) : pour Corentin
- Dédicace : Sophie Mangold (altiste)
- Écriture : 1949, Alger (Algérie)

Artiste
- Compositeur : Marybel DESSAGNES
- Les œuvres en catalogue de Marybel DESSAGNES

Édition
- Copyright : © 2025 HODY Musique – Tous droits réservés
- Cotage : HM 000556
- Label éditorial : HODY Éditions
- Genre : instrumental
- Style : classique
- Date de publication : 26-nov.-25

Description
- Instrumentation : alto et piano
- Niveau de difficulté : 3/5 (moyen / cycle 2) - plus d'infos
- Pré-écoute (extrait) : non

Format(s)
- Pdf en télécharg. : oui
- Imprimé-relié : non
- Audio : non

Commande
- Type(s) : conducteur(s) et partie(s) séparée(s)
- Mode de livraison : téléchargement

Médias
- Enregistrement sur CD : non
- Vidéo(s) : non